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5 février 2007 | Immigration

Deux démographes pour un constat : une substitution de population

La démographe Michèle Tribalat, dans le numéro de janvier de la Revue générale de stratégie, dresse un constat alarmant. Pour la Seine-Saint-Denis, Tribalat remarque que « la conjonction d’une formidable croissance de la jeunesse d’origine étrangère et d’un recul de celle d’origine française dessine un processus de substitution démographique qui marque d’ailleurs Paris et l’ensemble de la petite couronne ».

La démographe, s’appuyant sur des chiffres officiels de 1999 (qui ont augmenté depuis), estime que ce changement de population gagne de nombreuses villes ou arrondissements et crée des « phénomènes de sécession territoriale ». Ces concentrations ethniques, surtout issues de pays musulmans, « risquent de déboucher sur des enclaves où pourraient apparaître des revendications politiques d’un droit dérogatoire sur base ethnico-religieuse et, plus généralement, sur la formulation d’exigence de conformité visant l’ensemble de la société française ».

Samedi 27 janvier dans Soir 3, François Héran, le directeur de l’Institut National d’Etudes Démographiques a annoncé le remplacement à terme de la population française par une population d’immigrés. Morceaux choisis :

« on ne peut pas prévoir l’immigration de demain (mais) la place de l’immigration sera plus importante que maintenant  »  » il y aura de plus en plus de décès, et il y aura moins de naissances car il y aura moins de femmes en âge d’avoir des enfants, du coup le solde naturel énorme, le record qu’on vient de battre, 300000 naissances de plus que de décès, va fondre, va disparaître, et l’immigration sans le vouloir, sera en première ligne de la croissance de la population française. Je trouve que le débat politique ne nous prépare pas du tout à cette idée. »

Mr. Héran s’est élevé contre l’idée que

« l’immigration pourrait devenir secondaire dans la croissance de la population française, par exemple en privilégiant une immigration choisie au lieu d’une immigration subie. Cela ne marche pas, car l’immigration familiale, l’immigration d’asile restent très importantes, qui accompagnent l’immigration de travail même sélectionnée. »

« Le brassage va continuer, ce n’est pas que je sois pour ou contre, c’est une question objective : l’immigration deviendra le premier moteur de croissance, alors forcément le brassage va progresser, et rien ne l’arrêtera, donc il vaut mieux s’y préparer que d’essayer de nier la réalité. »

« le débat politique n’envisage pas du tout ce qui va se passer d’ici une génération, ce qui me frappe beaucoup dans l’ensemble du débat politique, c’est qu’il est assez myope de ce point de vue là. Le rôle du démographe n’est pas du tout d’interpeller les candidats ou de commenter l’élection présidentielle, mais c’est d’essayer de faire en sorte que le regard puisse se porter plus loin, et essayer de faire en sorte qu’on puisse prendre en compte les données démographiques de base, les grandes lames de fond qui définissent la dynamique de la population. »