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9 février 2016 | Actualités

Aux Bernardins, le professeur d’islam enseigne que Mahomet est annoncé dans la Bible et que la science prouve la divinité du Coran.

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Le Collège des Bernardins, centre intellectuel dirigé par le diocèse de Paris magnifiquement restauré, a lancé il y a peu une « formation continue à distance à la culture éthique et religieuse » , c’est à dire des cours par internet. Le document officiel présentant la formation propose de « connaître les éléments de base de la ou les religions étudiées, les rites propres à chacune, des dates et des personnages clés, ainsi que l’exégèse des textes« . Gage de sérieux, sont garantis en professeurs les « meilleurs spécialistes de la question« , et, pour ceux qui s’inscriraient à tous les modules, « l’ensemble de la formation est validée par un diplôme de master en culture éthique et religieuse délivrée par l’Université Catholique d’Ukraine (Lviv) en partenariat avec le Pôle recherche des Bernardins. » Le tout placé sous l’égide du Cardinal André-Vingt-Trois. De quoi être rassuré pour les « apprenants », principalement des enseignants et des laïcs engagés dans le dialogue inter religieux.

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Un élève qui nous a transmis le contenu vidéo du module « Histoire de l’islam » est tombé de sa chaise. Dès le premier cours, le professeur, Tarik Bengarai, dont nous reviendrons sur le profil, recommande vivement aux élèves de lire le livre « Muhammad dans la Bible, Jésus dans le coran » (La Ruche, 2007) de Abdenabi Alem, livre destiné à prouver que le prophète des musulmans est annoncé maintes fois dans la Bible. « Un merveilleux livre que j’ai trouvé très pertinent » affirme Bengarai. Nous nous sommes procuré ce livre qui reprend les affirmations farfelues habituelles des islamistes, telles que le Paraclet annoncé dans l’évangile de Jean ne serait autre que Mahomet (page 160) . L’éditeur de l’ouvrage insiste dès la préface sur le fait que « l’étude islamique de la Bible (Ancien et Nouveau Testaments) permet de déceler très clairement l’annonce du sceau des Messagers, notre très louangé Prophète Mohammed« . N’ayant rien de scientifique, le livre de Alem s’efforce tout au long des pages à expliquer que la Bible est pleine « d’erreurs et d’invraisemblances » et à combattre « l’hérésie trinitaire« . Mohammad serait annoncé dans l’apocryphe « Evangile de Barnabé » et dans un « fragment d’évangile trouvé au Yémen » se félicite l’auteur.
Tarik Bengarai, le professeur d’islam des Bernardins, adopte la même indigence scientifique quand il affirme du haut de son autorité que le coran est divin:
 » Pour les scientifiques, et d’après les recherches qui ont été faites, par le carbone 14 (…) il est le seul texte révélé conservé en l’état et sans aucune altération et ce depuis sa révélation jusqu’à ce jour. (…) les preuves littéraires , scientifiques ou spirituelles dressées jusque là par les savants spécialistes prouvent qu’il (le coran) provient sans aucun doute de Dieu le Sage et qu’il est valable pour toute époque et pour tous les hommes » Cours Histoire de l’islam– Leçon III – 5
Mais d’où sort ce Bengarai ? Sa biographie Linkedin nous indique qu’il a enseigné à l’IIIT, institut international de la pensée islamique créé par Frères Musulmans, dont le fondateur, Ismail al Faruqi(1921-1986) fut un grand théoricien de la confrérie aux Etats-Unis, qui a lancé la stratégie d’ « islamisation des savoirs ». Faruqi enseigne dans son livre phare Tawid, édité en français par l’IIIT, que les groupes humains refusant la pax islamica proposée par l’Etat islamique, même en gardant une attitude isolationniste pacifique, « méritent une réponse coercitive de la part de l’Etat islamique » page 217. Soit l’alternative classique entre la conversion, le pacte de la Dhimma, ou la guerre.
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Mais Tarek Bengarai esf surtout connu pour être le fondateur du site islamique Doctrine-malékite.fr , du nom de l’école juridique sunnite fondée par Malîk ibn Anas (716-796) dont le principal ouvrage de charia, Al-Muwatta’ comprend un chapitre entier sur « Le combat dans la voie de Dieu » (livre 21) qui préconise « d’abattre ceux qui ne croient pas en Dieu » , d’abattre « les gens qui se sont rasé le sommet de la tête« , comprendre la tonsure de certains chrétiens. Concernant le butin de guerre très codifié, il est possible aux combattants de violer les femmes captives des vaincus. Page 450 de l’édition Al Bouraq, au sujet des captives de guerre, l’imâm Malik rapporte une question des guerriers de Mahomet à leur endroit : « Comme nous les désirions, et que nous souffrions de notre célibat, nous avions voulu avancer des rançons en échange des captives, puis de cohabiter avec elles en éjaculant en dehors de l’utérus. Alors, nous nous dîmes : « Ferons nous cela sans le demander à Mahomet qui est parmi nous ? » En le lui demandant il répondit : « Il n’y a pas de mal à faire cela ». 
Concernant le dialogue inter religieux, l’imâm Malik était un précurseur, ainsi lit-on dans Al-Muwatta’ disponible en Fnac:
 » Mâlik commente« Ce que nous pensons, et Dieu est le plus informé, au sujet de ceux qui ont apostasié sont à assommer, ceux qui renient l’islam et se convertissent à une autre religion tels les athées et leurs similaires, ceux-ci le déclarant, on les assomme aussi ».
Voilà donc la « doctrine » du fondateur de l »école malékite…
Dès la page d’accueil de Doctrine-Malékite.fr fondée par Bengarai, nous est proposé de se procurer la synthèse phare de l’école malékite, La Risâla (Epître) de Zayd al-Qayrawani (922 – 996):
Voici quelques extraits de l’ouvrage, dans une traduction de Mohammad Daura. :
37.19 Crimes contre l’islam :
« Les hérétiques (Zindiq) doivent être mis à mort et leur repentance est à rejeter. Un hérétique est quelqu’un qui dissimule sa mécréance en prétendant embrasser l’islam.[…] Un apostat doit aussi être tué sauf s’il se repent. Il lui est permis trois jours de grâce, si il refuse à utiliser la chance du repentir, l’exécution doit avoir lieu. La même chose s’applique aux femmes apostates.[…] Insulter le Messager de Dieu, il doit être exécuté même si sur ces entrefaites il accepte l’islam »
37.30 Homosexualité :
« Si un homme commet l’acte de sodomie avec un mâle adulte consentant, les deux doivent être condamnés à mort, musulmans ou non. »
Concernant le jîhâd voici le scan du chapitre 30, page 85, issu de l’exemplaire de l’Institut du Monde Arabe édité par l’Office des Publications Universitaires, Alger (code bibliothèque 244.221 IBN A).
 Si les « infidèles » refusent l’ « invitation » (le fameux appel) à embrasser l’islam, ou le statut de dhimmi, ils doivent être combattus par les armes :
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Nous avons contacté le directeur de la formation en ligne Agapan des Bernardins, Antoine Arjakovsky en mars 2015, en lui demandant s’il est normal qu’un professeur censé dispenser un cours de connaissance de l’islam, énonce de telles énormités sur la Bible et les soit disantes preuves scientifiques de l’origine divine du coran, le tout sous couvert d’une institution ecclésiastique. Au nom du « dialogue » interreligieux, Mr Arjakovsky nous a informé que monsieur Bengarai avait toute sa place au sein des Bernardins, et que l’évêque auxiliaire de Paris Monseigneur Beau supervise et garantit la qualité de l’enseignement. Reçu aux Bernardins par monsieur Arjakovsky en juin 2015, après lui avoir demandé de communiquer nos trouvailles à la direction du collège, nous avons décidé, trois mois après qu’aucune mesure ne soit prise contre le professeur, de révéler ce scandale. Pour le directeur de la formation, il est normal qu’un apologète de l’islam sévisse dans cette institution sous couvert « d’Histoire de l’islam » , au nom du dialogue. Nous lui avons demandé s’ il existe l’équivalent dans les institutions islamiques, si un professeur de christianisme était accepté en retour par exemple à la Grande mosquée de Paris à quelques centaines de mètres. Mais non, le « dialogue » , en fait un discours unilatéral sans contradiction, est à sens unique. Quand au détour de notre entretien il a affirmé en tant que catholique  » ce n’est pas la doctrine de l’Eglise catholique que de vouloir convertir les musulmans« , nous avons compris que nous avions à faire à un cas difficile.
Joachim Véliocas
Observatoire de l’islamisation.