Alors que François Fillon sort un petit livre (160 pages) intitulé Vaincre le totalitarisme islamique, il est bon de rappeler que celui qui avait inauguré la mosquée algérienne d’Argenteuil en tant que Premier ministre, avait chargé son directeur de cabinet d’intimider la courageuse Jeannette Bougrab, fille de harkis, pour avoir dénoncé l’islamisme. La nouvelle posture de Fillon en pleine campagne ne doit pas tromper. L’histoire est rappelé par Patrick Buisson dans son excellent livre La cause du peuple (Perrin,2016) :
« Début décembre 2011, alors que les mouvements islamistes se profilaient derrière les « printemps arabes », Jeannette Bougrab, la secrétaire d’Etat à la Jeunesse, assenait quelques vérités dérangeantes dans un entretien au Parisien: « Je ne connais pas d’islamisme modéré (…).Il n’y a pas de charia light. » Aussitôt, la dangereuse iconoclaste fut convoquée pour être tancée d’importance par Jean-Paul Faugère, le directeur de cabinet de François Fillon, qui ne lui reprocha rien moins que d’avoir nui par ses propos à la politique étrangère d cela France, allant jusqu’à l’accuser de « haute trahison ». Avant d’ajouter, énigmatique: « Je sais bien que vous êtes manipulée par la main. » (…) La « main », c’était moi. En haut fonctionnaire lettré et timoré, Fougère était un adepte de la métonymie et un usager du parapluie. Le spectre de la créature maléfique avait été évoqué, sans que mon nom, toutefois, ne soit évoqué«
Patrick Buisson, La Cause du peuple, Perrin, 2016, page 302
