Accueil | Actualités | Mise au point : Macron veut « associer à notre projet de société » les juges islamiques de Mayotte

12 avril 2017 | Actualités

Mise au point : Macron veut « associer à notre projet de société » les juges islamiques de Mayotte

Tout part de cette interview diffusée sur Mayotte Première, le 22 mars dernier. Mohamadi Bacar Mcolo, présenté comme « directeur de campagne » du comité local Halo Na Macron (traduction mahoraise de « En Marche ») est interrogé sur les engagements du candidat à l’égard de ce territoire d’Outre-mer. « On lui a fait certaines propositions, qu’il a prises en compte, c’est pourquoi nous le suivons » explique-t-il (à 3 minutes dans la vidéo). « Concrètement ? » lui demande le journaliste. Mohamadi Bacar Mcolo répond : « Par exemple, les cadis [juges musulmans]. On sait très bien qu’ils ont été dépouillés de leurs pouvoirs sur le plan local. Le cadi est un pilier de la cohésion sociale à Mayotte, Emmanuel Macron est d’accord pour remettre ces pouvoirs-là. »

Cette interview a déclenché un tollé, et les journalistes ont voulu en savoir plus. LCI a recueilli les précisions de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron :

« Il y a des réalités locales dans certains territoires que nous ne pouvons pas nier, les cadis de Mayotte en font partie. Néanmoins, l’engagement d’Emmanuel Macron, c’est que les lois de la République s’appliquent à toutes et tous, que les infractions aux lois de la République soient sanctionnées, et que la laïcité s’impose à tous », explique-t-on dans l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron, qui s’est rendu le 26 mars dans ce département d’outre-mer.

« Nous ne voulons pas donner un pouvoir aux religieux mais plutôt les associer à notre projet de société, solliciter leur soutien afin d’assurer la cohésion sociale de la population mahoraise. Il s’agit d’un rôle de médiateur social, de conseil et d’accompagnement de l’action publique. Cela n’a rien à voir avec la charia ou la répudiation », a appuyé Hakim Nourdine, porte-parole d’En marche ! à Mayotte. Le rôle de médiateur des cadis est en effet reconnu par le conseil départemental de Mayotte, 19 juges de paix musulmans ayant intégré le service de médiation sociale en 2016. Source