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17 septembre 2018 | Actualités, Mosquées, Mosquées en projet

La mosquée de Jouy-le-Moutier lancée sur un terrain cédé 1 euro par l’agglomération de Cergy

Lu dans Le Parisien du 16 septembre 2018 (extrait) :

« Le terrain, situé au croisement de la rue d’Ecancourt et de la rue Claude-Debussy, à côté du lycée de l’Hautil, a été cédé à la commune par l’agglomération pour un euro symbolique. L’association culturelle a conclu un bail emphytéotique de soixante ans, avant une éventuelle acquisition. »Lire l’article dans Le Parisien

Le maire de droite Jean-Christophe Véryne (membre de l’UMP à son élection en 2014), membre du bureau de l’agglomération dirigée par le PS Dominique Lefebvre (ami de Valls), a donc signé un bail pour la grande mosquée. 

 Le député La République en Marche, Aurélien Taché, se vante quant à lui d’avoir posé la première pierre :

Le compte twitter officiel de la mosquée Nour relaie très souvent les publications de Tariq Ramadan, du CCIF ainsi que le cheikh saoudien extrémiste Al -Fawzan, notamment un prêche mettant en garde contre l’occidentalisation des femmes musulmanes :

« Retweeter » une vidéo de Fawzan dénote une orientation ultra-radicale. L’islamologue suisse Sami Aldeeb Abu Salieh (site), un des meilleurs spécialistes de l’islam, nous a apporté les précisions suivantes :

« Le cheikh saoudien Saleh Fawzan, membre du Comité permanent des avis religieux (ifta’) et membre du Conseil des Oulémas en Arabie Saoudite, dit: « L’islam n’interdit pas de prendre les femmes comme captives, et celui qui appelle à interdire l’enlèvement des femmes est un ignorant et un athée. Il a ajouté dans un court Tweet de son compte Twitter: Cette norme découle du Coran, et on ne peut l’abroger tant que dure le jihad pour Allah. Il poursuit: « Voilà le jugement de Dieu, qui ne fait de faveur à personne et ne ménage personne. Si l’esclavage était interdit, l’Islam l’aurait clairement énoncé comme il l’a fait avec l’usure et l’adultère. L’Islam est fort et ne ménage personne »

Biographie de Saleh Al Fawzan parue dans le livre « Mosquées Radicales »

Né en 1933, de son nom complet Saleh Ibn Fawzan Ibn Abdullah, de nationalité saoudienne, est titulaire d’un doctorat en charia de la faculté de Riyad, où il commença sa carrière comme professeur. Membre du Comité des Grands Savants du royaume d’Arabie Saoudite, il fut aussi nommé à la tête de la Cour suprême de Justice du royaume. Egalement membre du prestigieux Comité Permanent pour la Recherche Islamique et les Fatâwâ, il supervise les programmes de masters et doctorats dans le cadre de son enseignement à la faculté des fondements de la religion (usûl ad-Dîn) de l’université de l’imâm Mohamed Ibn Saoud de Riyad. En 2013, il couronne sa carrière en entrant au Conseil des Grands Oulémas, la plus haute instance religieuse du pays.

Revenir sur son curriculum vitaeest important, afin de montrer que ses prises de positions sur le jihâd, l’esclavage, les châtiments corporels ne sont pas des divagations d’un marginal mais font partie intégrante du corpus juridique officiel hanbalite, quatrième école juridique du sunnisme aussi connue sous le nom de wahhabisme.

Référence pour les salafistes de France, nombre de ses livres sont traduits et diffusés dans les librairies musulmanes. Ainsi, la maison d’édition Al Bayyina sise à Argenteuil, propose deux de ses principaux ouvrages en français. Le Guide de la croyance authentique, paru en 2014, et le Kitab At-Tawidparu en 2015.

Dans le Guide de la croyance authentique on lit page 35 qu’il « existe de nombreux types d’adorations » concernant Allah, dont : « enjoindre le bien et interdire le mal, combattre les mécréants et les hypocrites ».

Page 73 : « Les savants ne sont-ils pas les héritiers des prophètes qui furent envoyés pour interdire le polythéisme et combattre ses adeptes afin que la religion toute entière soit à Allah ? »

Quelques lignes plus loin, les arts picturaux sont interdits car « menant au polythéisme » : « Façonner des images d’êtres vivant en dessinant, sculptant, photographiant, mène au polythéisme » car « Le Prophète a mis en garde contre le fait de faire des images sous toutes leurs formes et l’interdit. Il menaça du pire des châtiments dans l’au-delà ceux qui façonnent de telles images. De plus, il ordonna aux Musulmans de détruire les images d’êtres vivants et de les modifier, car faire ces images est une tentative d’imiter la création d’Allah. »

L’inimité envers les non musulmans est préconisée, page 101 :

« Ceux qui aiment Allah (…) doivent faire preuve de sévérité envers les mécréants, c’est à dire leur montrent de la dureté, leur montrent leur supériorité et ne font pas preuve d’assujettissement, ni de faiblesse. Ils doivent combattre dans le sentier d’Allah avec leur âme, leurs mains, leurs biens et leurs langues afin d’élever la religion d’Allah et d’écraser ses ennemis par tous les moyens. »

C’est la doctrine de l’Alliance et du désaveu, basé sur les sourates Al Anfal (Le Butin) et Al-Mâ’idah, et les commentaires de Ibn Khatir. Fawzan explique :

« Ceux qui doivent être totalement et sincèrement détestés par les Musulmans, sans les aimer, ni s’allier à eux. Ils sont les purs mécréants, tels que les polythéistes, les hypocrites, les apostats et les athées. »

Le Guide de La Croyance Authentique a été trouvé dans la voiture de Larossi Abballa, meurtrier de deux policiers à Magnanville en juin 2016. L’islamiste très au fait de la doctrine salafiste, a fait allégeance au « calife » de l’Etat Islamique Al-Baghdadi.

Dans un autre ouvrage traduit en français où il commente le Livre de l’Unicité (Kitab At-Tawid)  de Abd-Al-Wahaab,il précise que les musulmans peuvent démarrer les hostilités en premier :

«[Le Prophète] leur ordonnait de commencer d’attaquer en demandant l’aide d’Allah pour combattre les mécréants, afin d’anéantir leur mécréance et que la religion revienne toute entière à Allah[1] ». Puis le « savant » énumère les leçons tirées d’un hadith de Muslim sur le combat contre les mécréants :

  • La légitimité d’envoyer des détachements et des armées pour combattre pour la cause d’Allah.
  • Le combat doit être pour faire prévaloir la Parole d’Allah et d’effacer toute trace de mécréance sur terre et non pas pour un gain ou des plaisirs d’ici-bas,
  • La légitimité de nommer des dirigeants pour les armées et les détachements
  • La légitimité de prélever la jizyah sur tous les mécréants

 

Le thème du jihâd est incontournable dans les livres de Fawzân, un troisième livre traduit en français, cette fois édité par la maison Dar Al Muslim basée à Lyon, intitulé Les Mérites de l’islam commentés par cheikh Sâlih El Fawzân. L’injonction de Mahomet « Combattre sur le sentier d’Allah dans le but que Sa parole soit la plus haute » inspire un long commentaire au saoudien :

« Il incombe donc d’appeler les hommes à la seule vraie religion. S’ils répondent à cet appel, c’est tant mieux qu’Allah soit loué, mais si ils s’en détournent, il faut combattre. Il signifie : combattre les infidèles en vue de rendre la Parole d’Allah la plus haute, et d’éradiquer l’association de la terre. Le Très-Haut révèle : « Combattez-les afin de mettre un terme à la tentation, et que la religion soit tout entière à Allah » (sourate Le Butin ; 39).

(…) Le mécréant est soumis à Allah de force, non de son plein gré. La seule religion tolérée est celle d’Allah. Aucune autre religion ne pourrait être acceptée, et cela, jusqu’au jour de la résurrection. S’il en est ainsi, il devient indispensable de lutter en vue de consacrer uniquement l’adoration à Allah. (…) Allah révèle : « Allah vous a prescrit le combat que vous répugnez ; mais, il se peut que vous répugniez une chose qui soit un bien pour vous, et il se peut que vous aimiez une chose qui soit un mal pour vous » (sourate La Vache ; 216). C’est une obligation à laquelle les musulmans doivent se soumettre en fonction des moyens. La condition est d’avoir la capacité suffisante pour constituer une armée suffisamment forte. Ce point relève des obligations collectives, dans le sens où il suffit à une partie de la communauté d’y répondre pour que tout le monde soit exempt du péché. Pour le reste de la communauté, il prend alors un statut recommandé (sunna) ; et compte parmi les meilleurs actes d’adoration. Dans le cas où personne ne remplirait ce devoir, la responsabilité reposerait sur tout le monde. Dans le cas où les musulmans sont trop faibles, ils doivent attendre d’avoir les moyens de le faire. Le Prophète est resté en effet treize ans à la Mecque à faire uniquement la prédication (da’wa’). Les musulmans n’étaient pas suffisamment forts durant cette période pour combattre. A Médine, il avait des alliés. C’est au cours de cette période qu’Allah prescrivit le djihad, car ils en avaient la capacité[2]. »

En novembre 2003, l’agence SIA News révèle une de ses cassettes d’enseignement où il défend l’esclavage en ces termes :

« L’esclavage fait partie du Jihâd, et le jihâd continuera aussi longtemps que l’islam existera ».

Fawzan légitime aussi la prédophilie dans une fatwa.

[1]Le Guide de la Croyance Authentique, édition al Bayyinah, 2014, page 521.

[2]Les Mérites de l’islam d’après l’œuvre de sheikh Muhammad Ibn’ Abd El Wahhâb avec les commentaires de cheikh Sâlih El Fawzân, éditions Dar Al Muslim, Page 40.

Des références bien inquiétantes.