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Le député LREM Olivier Véran chez les islamistes grenoblois pour soutenir leur grande mosquée en projet


Le député La République en Marche de l’Isère Olivier Véran a répondu positivement à l’association des musulmans unis (AMU) de Grenoble pour un repas de rupture de jeûne le 20 mai dernier. Cette association est membre de l’UOIF, branche française informelle des Frères Musulmans, rebaptisée récemment « Musulmans de France » afin de gommer le premier nom trop connu pour son extrémisme. Monsieur le député pourra contacter le renseignement territorial de l’Isère pour avoir confirmation. Non seulement le député macronien s’est rendu dans cette association, mais il s’est réjoui du projet de grande mosquée (dite de Teisseire) avec minaret porté par les islamistes. Ainsi on l’entend dans la vidéo rendu publique par l’AMU : « J’espère que votre projet de mosquée va avancer vite, j’ai vu le compteur, il en manque un peu mais il y a déjà la moitié ». Olivier Véran, qui fait partie de l’aile gauche de LREM, s’est fait remarquer pour avoir fait voter un amendement[1]annulant le délit d’aide au séjour des immigrés clandestins dans la loi asile-immigration.

L’imâm, Allal Jamad, né en 1959 au Maroc, a bénéficié d’une naturalisation française. Étonnant alors que ses liens avec des prédicateurs radicaux est connue, en plus de l’appartenance de l’AMU à l’UOIF. Ainsi l’association a invité récemment Hassan Iquioussen (février 2019), prédicateur vedette de la mouvance frériste en France auquel nous avons consacré un chapitre de notre essai Mosquées Radicales, ce qu’on y dit, ce qu’on y lit (éditions DMM). Iquioussen qui nie le génocide arménien, est un fervent défenseur des Frères Musulmans et du retour du califat politique. Dans une conférence de janvier 2013 consacrée à l’Empire Ottoman il expose sa stratégie pour un retour du califat, où les lettrés et les savants de l’islam auront pour rôle de « ramener les musulmans dans le giron de l’islam pour recréer cette entité politique qui a pour objectif de permettre aux musulmans de vivre leur foi dans tous les domaines : économiques, politiques, et tout ce que vous voulez. Donc le califat est en train de revenir, ça va prendre du temps mais il y a un début à toute chose, regardez : révolutions, on renverse les tyrans despotes, d’accord, qui étaient tous laïcs, islamophobes. »

Dans une conférence à la Grande mosquée de Dunkerque (qui fut inaugurée par le sénateur-maire PS de la ville en 2013, Michel Delebarre) le prédicateur de l’UOIF aborde le génocide arménien :

« Cinq cent mille arméniens ont fait pression sur l’ex président de la France Sarko pour qu’il vote une loi pour condamner les turcs, pour un péché qu’ils n’ont pas commis. On est bien d’accord, le pseudo génocide arménien. La loi n’est pas passée hein, donc je peux dire que ça existait pas. Si la loi était passé, alors là je ferme ma bouche. Vrai ou faux ? Si la loi était passée je ne pourrais pas dire que le génocide arménien n’existe pas, parce que la loi me condamne. Donc là je peux m’éclater ! Regarde je parle, iln’y a pas eu de génocide, et j’ai les preuves historiques qu’il n’y a pas de génocide »

Ismaïl Abou Ibrahim, dit l’imâm Ismail.

Autre prédicateur invité par l’AMU, salafiste cette fois, Ismaïl Abou Ibrahim, imam de la mosquée des Bleuets à Marseille. Il vint le 6 mai 2018 pour donner une conférence à Grenoble. Son orientation salafiste est très facile à démontrer. L’imâm Ismaïl comme il aime à se faire appeler, évoque dans ses conférences[1]la notion phare des salafistes saoudiens, « l’Alliance et le désaveu » (al-Walaa wal-Bara), interdisant de se lier d’amitié avec des mécréants, n’autorisant que les relations commerciales avec eux[2]. Il partage sur son compte Facebook des citations de Al-Utheymine, membre du Comité de hauts savants de l’Arabie Saoudite mort en 2001, référence pour les salafistes en France. Ses ouvrages sont traduits en français et se vendent bien dans les librairies musulmanes. Dans son Commentaire sur les grands pêchés (éditions AlMadina, 2013) il rappelle que les musulmans qui délaissent la prière s’excluent de l’islam et précise que le fondateur de son école juridique ibn Hanbal, a prévu la peine de mort pour cette négligence dans l’observance. Al-Utheymine prescrit aussi dans le même ouvrage la peine de mort pour les homosexuels. Concernant les couples hétérosexuels qui entretiennent des relations sans être mariés, le tarif est de cent coups de fouets, et peine de « lapidation jusqu’à la mort » s’il s’agit d’une relation adultère.

Ce grand « savant » de l’islam certifie dans ses Fatâwas sur les piliers de l’islam que nombreuses sont les « preuves que le soleil tourne autour de la terre ». Des avis juridiques complètements fous, parmi lesquels l’interdiction de faire une « collection de souvenirs » photographiques, car le prophète a dit que « les anges n’entrent pas dans une maison où se trouve une image ». Il est interdit également d’avoir des tableaux ou des images chez soi. Cet ouvrage est édité par la Librairie Nationale du Roi Fadh à Riyad, et diffusé en France par l’éditeur Daroussalam.

Ismaïl Abou Ibrahim est membre du mouvement L.E.S Musulmans fondé par Marwan Muhammad, dont nous avons démontré la nature frero-salafiste[3]. Dans une de ses conférences de janvier 2019 traitant de l’actualité brûlante, l’imâm marseillais dresse un tableau apocalyptique de la situation des musulmans en France afin de battre le registre victimaire habituel des islamistes :

« Plus on avance, plus la situation s’aggrave. On en a marre de la situation dans laquelle on vit. Cette situation d’humilés, cette situation de rabaissés. (…) depuis 1989 ils ont pris des mètres et des mètres, des kilomètres, on se dit qu’on est au dernier centimètre : nos femmes, interdiction de travailler pour elles. Interdiction d’étudier avec le hijab. A chaque fois elles ne peuvent rien faire. Les enfants, tu veux leur donner une éducation, c’est quasi impossible. Car déjà vous vous préférez les mettre là où c’est gratuit (…) ». L’idée étant d’inciter les fidèles à inscrire les enfants dans les écoles musulmanes de Marseille, justement fondées par des associations de l’UOIF. « Comment je vais au bled après ? Comment je paye ma maison au bled ? C’est ça qui est plus important que mon enfant ? » poursuit l’imâm. « Nos femmes sont la cible, nos enfants sont maintenant la cible. Jusqu’à quand ? Comment on fait ? On revient au Coran ! ». Le prédicateur prend l’exemple des salafs (pieux prédécesseurs), qui ont dû souffrir aussi à leur époque.

Ce n’est donc pas étonnant que Ismaïl Abou Ibrahim ait pris la défense de la mosquée des Oliviers fermée à Marseille dans une vidéo tournée sur place. Europe 1 rapportait en décembre 2016 « Dans ce lieu, dans le collimateur de la police, les prêches échappent aussi au conseil régional du culte musulman (CRCM) de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. « On a un grand problème. Il n’y a pas de dialogue. La cité est difficile, c’est un quartier chaud là-bas. C’est une mosquée soupçonnée de discours radical tendance salafiste djihadiste. Et de bien d’autres fléaux », explique Abderrahman Ghoul, vice-président du CRCM-PACA. »

Ainsi, avec de tel conférenciers choisis avec précaution par l’Association des Musulmans Unis, sa nature radicale ne fait aucun doute. Plaider pour l’édification de leur future grande mosquée relève de la collaboration avec l’islamisme.

[1]Vidéo mise en ligne le 17 mai 2019 sur sa page Facebook Ismail-Marseille.

[2]Saleh Ibn Fawzan Ibn Abdullah,membre du Comité des grands savants saoudiens explique dans Le Guide de la croyance authentique (éditions Al Bayyina,2014) :

« Ceux qui doivent être totalement et sincèrement détestés par les Musulmans, sans les aimer, ni s’allier à eux. Ils sont les purs mécréants, tels que les polythéistes, les hypocrites, les apostats et les athées. »

[3]https://www.islamisation.fr//2019/01/23/les-musulmans-une-plateforme-de-consultation-lancee-par-la-mouvance-frero-salafiste/